Biocontrôle

Nouvelle approche agroécologique initialement portée par des start-up et des PME depuis une dizaine d’années, le biocontrôle est une approche aujourd’hui plus largement investie par les leaders industriels des produits de protection des plantes. Ces derniers ont en leur possession des capacités d’investissement très largement supérieures, qu’ils orientent de façon croissante vers les pratiques de biocontrôle, afin de développer des alternatives aux performances comparables aux produits de synthèse conventionnels. L’atteinte de résultats à la hauteur des attentes des agriculteurs nécessite néanmoins une approche partenariale, mettant en jeu industriels, start-ups, universités mais également les centres techniques, pour s’assurer des performances environnementales, agronomiques mais également économiques, en condition de vie réelle.

Qui sont les acteurs clés à suivre ou à intégrer dans des partenariats pour développer le biocontrôle de demain ? Quelles sont les solutions les plus performantes et les plus innovantes dans le biocontrôle ?

Les procédures de commercialisation de solutions de protection intégrée des plantes sont basées sur les modalités d’autorisation de produits chimiques phytopharmaceutiques. Afin d’assurer l’innocuité des composés, tant sur l’environnement que sur les populations, ces procédures sont généralement longues et onéreuses. Si les substances naturelles ne doivent pas être exonérées d’évaluation, car elles peuvent également comporter des risques éco-toxicologiques, il convient néanmoins d’envisager des procédures d’évaluation et d’autorisation de mise sur le marché (AMM) adaptés. En France par exemple, l’Anses permet aux produits de biocontrôle de bénéficier de dispositifs spécifiques et prioritaires (ex: délais d’instruction réduits, taxe fiscale minorée). Également, les compétences d’évaluation peuvent également constituer un frein, dans la mesure où les centres d’expertise restent encore aujourd’hui peu nombreux en Europe.

Quels sont les produits de biocontrôle en cours de vérification et les plus proches d’une autorisation de commercialisation ? Quelles sont les procédures réglementaires selon les pays ? Quelle est la marge de manœuvre ? Comment optimiser sa stratégie de lancement ?

Un produit de biocontrôle a un mode d’action spécifique, qui demande aux agriculteurs une adaptation de leurs pratiques par rapport à l’utilisation d’un produit phytosanitaire conventionnel. Dès lors, un accompagnement s’impose en proposant des formations, des outils d’aide à la décision et des incitations pour les agriculteurs et les professionnels de l’agroalimentaire. Une question centrale concerne l’équilibre financier des exploitations et l’impact prix tout au long de la chaîne de valeur. En effet, le biocontrôle engendre la plupart du temps des rendements inférieurs aux méthodes conventionnelles : il est alors essentiel de trouver des solutions pour valoriser le premium environnemental auprès des clients industriels et des consommateurs, afin de valoriser les efforts des agriculteurs engagés dans ce changement de pratiques.

Quelle est la réceptivité des agriculteurs aux approches de biocontrôle, en prenant en compte les bénéfices environnementaux et l’impact économique sur les cultures ? Quels sont les modèles économiques de demain permettant une valorisation et un partage du premium environnemental induit par les solutions de biocontrôle ?