Filière REP

Pour que le dispositif de la REP PCMB soit vertueux et s’insère complètement dans une économie circulaire, les producteurs doivent réfléchir en amont à des solutions éco-conçues. Ces solutions s’articulent autour de :

• La mise au point de nouveaux procédés de production afin de trouver des alternatives moins énergivores, pour le béton ou le verre par exemple, et également créer des circuits d’approvisionnement plus locaux.
• L’identification de nouvelles matières premières provenant de ressources renouvelables, pouvant remplacer ou réduire les substances limitant le réemploi, la recyclabilité ou l’intégration de matières recyclées, mais également des ressources limitées. C’est notamment le cas du sable utilisé pour la fabrication du béton.
• La réflexion sur de nouveaux usages des produits, emballages et matériaux afin de réduire les sources externes de pollution de la matière, comme les colles et adhésifs par exemple, et ainsi faciliter leur réemploi ou leur valorisation.

Aujourd’hui, les organismes de certifications environnementales comme le BREEAM (Building Research Establishment Environmental Assessment Method) ou le LEED (Leadership in Energy and Environmental Design) poussent les acteurs à adopter cette démarche. Mais davantage d’efforts doivent être déployés pour pleinement répondre aux enjeux d’éco-conception et favoriser le recyclage, encore perçu comme une contrainte à cause des coûts supplémentaires engendrés.

Quelles sont les matières premières de demain ? Quels outils sont actuellement disponibles ou sont à développer dans le futur pour déployer des stratégies internes d’éco-conception ?

Le cahier des charges de la filière de responsabilité élargie du producteur (REP) fixe des objectifs de recyclage à l’horizon fin 2027 pour chacun des flux de matières. Par exemple, il établit que toutes les démarches nécessaires doivent être déployées pour que 37% du flux de plâtre et 45% du flux de bois soient recyclés. Pour répondre aux objectifs du dispositif de responsabilité élargie du producteur, les acteurs de la filière doivent se coordonner pour :

• Effectuer un état des lieux de la situation actuelle afin d’identifier les freins économiques et techniques, et par conséquent les leviers à actionner pour les déverrouiller. Cela inclut une estimation quantitative des gisements de déchets disponibles de manière à dimensionner au mieux les centres de tri et de recyclage.
• Augmenter le maillage territorial dans les collectivités des points de collecte afin de capter un maximum des gisements disponibles, et ainsi encourager les artisans et entreprises à déposer les déchets au plus proche des chantiers.
• Réfléchir à de nouvelles filières de réemploi de la matière recyclée pour accroître son usage.

Quels sont aujourd’hui les freins liés aux coûts et techniques au développement du recyclage des déchets PCMB ? Quels leviers actionner pour les surmonter ? Quelles sont les technologies adaptées aux différents flux pour atteindre les objectifs de recyclage ?

Les stratégies d’éco-conception et le développement de solutions performantes de recyclage doivent s’appuyer sur l’implémentation d’outils de traçabilité, obligation figurant dans le cahier des charges de la REP Bâtiment. Un tel système doit notamment pouvoir recueillir des données quantitatives sur l’origine des composants d’un produit ou matériau, l’historique de sa production, sa localisation après installation et son devenir en tant que déchet. Ces données permettent entre autres de :

• Favoriser la déconstruction sélective pour faciliter le tri des différents flux de matière, et ainsi mieux cibler les filières de recyclage adaptées, ce qui s’inscrit entièrement dans la politique de gestion et de prévention des déchets.
• Quantifier et gérer les substances dangereuses et dont la mise en marché est aujourd’hui interdite, tels que l’amiante ou les phtalates qui étaient utilisés comme plastifiants dans la conception du PVC.
• Garantir la qualité, le respect des réglementations et la création d’une chaîne d’approvisionnement plus responsable de l’environnement.

Pour compiler les données récoltées et les rendre accessibles durant l’intégralité de la durée de vie du produit ou des matériaux, une des solutions avancées aujourd’hui serait d’utiliser le système BIM (Building Information Modeling) comme support pour assurer la création de bases de données et l’accès aux données tout au long de la vie des bâtiments.

Quels sont les outils à développer pour mettre en place des solutions de traçabilité performantes ? Comment se coordonner entre acteurs pour faciliter au mieux l’accès aux données de traçabilité ?