Santé

COVID-19 : et si les autorités se concentraient sur les tests de contagiosité ?

Publié le 16 mars 2022 Lecture 25 min

Entre la fin du mois de février 2020 et le début de l’année 2021, plus de 2,5 milliards de tests ont été effectués pour détecter la présence du COVID-19 chez les personnes [1] . Au cours des deux dernières années, les avancées médicales et technologiques en matière de détection, de traitement et de prévention du COVID-19, ainsi que la disponibilité de vaccins, ont soulevé de nouvelles questions concernant la propagation du virus et les scénarios possibles pour l’avenir. Aujourd’hui, que se passerait-il si nos efforts de test COVID-19 étaient orientés vers la mesure de la contagiosité ?

Les technologies actuelles de dépistage du COVID-19 permettent d’établir la positivité

Depuis les premiers cas identifiés à Wuhan fin 2019, la grande majorité des technologies de test a été développée pour détecter un statut : de positivité ou de négativité au virus.

Le test RT PCR [2], les tests RT LAMP [3], les tests antigéniques permettent d’identifier le virus au sein de l’organisme. De son côté, le séquençage fournit des informations sur l’ADN du virus afin d’identifier la présence d’un éventuel variant.

Tout en se concentrant davantage sur le statut immunitaire, les tests sérologiques et les tests IGRA fournissent des informations sur les anticorps et sur la réponse immunologique de l’organisme au virus.

Les tests de positivité au COVID-19 ont joué un rôle crucial dans la gestion de la pandémie, permettant en partie de suivre la propagation virale, de surveiller la diffusion et de prévenir les complications de la maladie. Pour les patients vulnérables et à risque, un test positif permet ainsi aux professionnels de santé de prescrire les traitements les plus appropriés dès les premiers stades de la maladie.

Tester la positivité à la COVID-19 trouve ses limites

Pour les personnes qui ont eu des contacts avec un cas positif confirmé en laboratoire ou pour celles qui présentent des symptômes, un test est nécessaire pour déterminer si la personne doit s’isoler ou non. Si les législations varient fortement d’une région à l’autre, les périodes d’isolement peuvent souvent perturber la vie quotidienne de la personne et entraîner d’importants coûts socio-économiques.

Premièrement, de longues périodes d’isolement peuvent avoir un impact négatif sur les travailleurs essentiels dans des secteurs tels que l’agroalimentaire, le transport, les soins de santé, la finance et l’administration, les services gouvernementaux et de sécurité, l’industrie et de nombreux autres domaines professionnels [4].

Deuxièmement, dans certains milieux (par exemple, les établissements de soins et d’assistance, les maisons de retraite, les centres de détention, etc.) et pour de nombreuses familles ou communautés, les mesures d’isolement sont difficiles et coûteuses à mettre en œuvre.) et pour de nombreuses familles ou communautés, les mesures d’isolement sont difficiles et coûteuses à mettre en œuvre.

Troisièmement, pour certaines personnes, des périodes d’isolement longues ou répétées peuvent avoir de graves répercussions sur la sécurité de la personne et sur l’ensemble de sa santé psychologique et physique.

Dans tous ces scénarios, les mesures d’isolement pourraient être levées si la personne n’était plus contagieuse. Dans de nombreux pays (par exemple le Royaume-Uni, la Suisse, la France), on considère que c’est le cas après une période d’isolement de 10 jours, et après la disparition des symptômes. Bien qu’il y ait un intérêt à réduire les périodes d’isolement, la question de savoir si la personne peut encore infecter d’autres personnes reste sans réponse.

Bien qu’essentiels, les vaccins ne peuvent à eux seuls empêcher totalement la propagation du virus

Il est prouvé que les vaccins réduisent de manière significative la diffusion du virus, tout en empêchant le développement d’une symptomatologie grave et le décès. Cependant, aujourd’hui, la possibilité d’attraper et de transmettre le virus est toujours présente chez les personnes vaccinées [5].

De plus, il est encore difficile d’isoler et d’évaluer l’impact spécifique des différentes mesures (programmes de vaccination, lock-downs, port de masques, etc.) sur la réduction globale des infections [6]. Dans le cas d’une personne vaccinée qui ne développe pas de symptomatologie grave et qui est donc cliniquement protégée, une question clé qui demeure est de savoir si elle risque ou non de transmettre le virus à d’autres personnes.

Le test de contagiosité pourrait être le prochain rempart du test COVID-19

Entre 2020 et 2021, aucun des >600 tests approuvés en Europe, en Amérique du Nord et en Asie n’a mesuré la contagiosité en soi [7]., définie comme « la probabilité de transmission réussie » de la maladie [7]. En ce sens, le concept est très nouveau dans le panorama des tests COVID-19.

La recherche sur la contagiosité devrait se concentrer sur l’évaluation de la charge virale dans une zone du corps où les tests sont faciles à réaliser (par exemple, le nez ou la bouche) et sur son lien avec la contagiosité clinique. Ces technologies en sont encore à leurs débuts. Les résultats de notre exploration ont montré que le test de contagiosité pourrait être la prochaine innovation dans la gestion d’un virus qui devient de plus en plus endémique. En effet, il pourrait contribuer à réduire les périodes d’isolement lorsque cela est possible et permettre aux personnes de reprendre leurs activités en toute sécurité, sans craindre de propager le virus.

À ce jour, une solide validation clinique et scientifique des technologies existantes est nécessaire avant d’adopter cette forme de solution de dépistage. Des essais cliniques seraient nécessaires pour valider les paramètres déterminant qui est contagieux ou non. En outre, il pourrait également être important de différencier les niveaux de contagiosité avant et après le pic d’infection, afin de savoir si la personne doit être isolée et pendant combien de temps. Il est certain que ce type de technologie irait dans le sens d’une approche personnalisée et contribuerait à réduire en toute sécurité les périodes d’isolement.

L’augmentation des taux de vaccination et l’évolution du virus exigent de disposer de plus d’informations sur le statut de la personne vis-à-vis du COVID-19. Aujourd’hui, un résultat de test positif seul peut ne pas suffire à identifier correctement le meilleur suivi médical et comportemental de la personne. Bien que cela puisse nécessiter un changement de mentalité et une modification des pratiques de test, les conclusions de l’exploration d’Alcimed sont claires : le test de contagiosité pourrait représenter la prochaine frontière pour le suivi de la pandémie.

Si votre entreprise est active dans ce domaine, l’exploration des innovations et des nouveaux projets en matière de technologies de test pourrait être une excellente opportunité. Et Alcimed est là pour vous accompagner !


A propos des auteurs, 

Lucia, Consultant et Quentin, Responsable de Mission au sein de l’équipe Sciences de la Vie d’Alcimed en Suisse

[1] https://ourworldindata.org/coronavirus-testing;https://covidtracking.com/data/national/tests

[2] Reverse transcription polymerase chain reaction.

[3] Reverse transcription loop-mediated isothermal amplification

[4] The list is not exhaustive

[5] https://www.cdc.gov/coronavirus/2019-ncov/your-health/about-covid-19/antibodies.html

[6] https://www.icpcovid.com/sites/default/files/2021-02/Ep%20112-16%20Can%20COVID%20vaccines%20stop%20transmission_%20Scientists%20race%20to%20find%20answers.pdf

[7] Rapport 360DX

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