Énergie - Environnement - Mobilité

Les gaz renouvelables : acteurs majeurs pour la décarbonation

Publié le 27 juin 2022 Lecture 25 min

Suite à la parution du rapport du GIEC en avril, il apparaît plus que nécessaire de trouver une alternative aux combustibles fossiles. Dès lors, les gaz renouvelables et notamment le biométhane, apparaissent comme une solution incontournable pour offrir un mix énergétique plus circulaire, à la fois pour les réseaux de chaleur et pour la mobilité. En France, la loi de Transition Énergétique pour la Croissance Verte fixe un objectif de 10% de gaz renouvelables dans les réseaux d’ici 2030. Alcimed a voulu se pencher sur la place stratégique occupée par les gaz renouvelables issus de la biomasse humide pour atteindre les objectifs de la neutralité carbone.

Gaz renouvelables : du biogaz au biométhane

En France, d’après la 7ème édition du « Panorama des gaz renouvelables », près de 30% du gaz renouvelable produit est valorisé sous forme de biométhane directement injecté dans le réseau de gaz naturel, soit au total 0,92% de ce que nous consommons.

gaz renouvelables

Le biométhane résulte de l’épuration de ce que l’on appelle le biogaz. Le biogaz est principalement issu de la méthanisation de matières organiques pouvant provenir de résidus agricoles, de déchets ménagers ou bien encore d’effluents d’élevage. Une fois récoltées, les matières organiques sont introduites dans un méthaniseur où elles subiront une fermentation durant 1 à 3 semaines. Ce processus de digestion anaérobique produit du biogaz qui peut être directement valorisé sous forme de chaleur ou d’électricité. Pour pouvoir être injecté dans le réseau de gaz naturel, il doit subir une épuration, consistant à retirer les espèces sulfurées et carbonées, ce qui permet d’obtenir du biométhane.

Ces dernières années, la filière a bénéficié de nombreux financements de la part de l’Etat Français mais également de la part de l’Europe permettant d’atteindre, selon l’Autorité Bancaire Européenne, un total de 992 unités de production de biométhane sur le territoire européen en 2021. L’Allemagne est pour l’instant le leader incontesté du biométhane mais la France progresse rapidement et saura sans nul doute rattraper son retard, avec rien qu’en 2021 une augmentation de 71% du nombre d’unité d’injection de biométhane (source ODRe).

Qu’en est-il des autres gaz renouvelables ?

Outre le biométhane, il existe d’autres gaz renouvelables qui tendent à occuper une place grandissante sur le marché. On pense notamment au bio GPL (Gaz de Pétrole Liquéfié), principalement créé en tant que co-produit du biodiesel et d’ores et déjà proposé par des acteurs de la distribution tel que Primagaz. Les Pays-Bas sont aujourd’hui les plus gros producteurs grâce au géant du raffinage Neste.

Un autre gaz renouvelable qui a fait son apparition sur le marché en 2021 en tant qu’alternative supplémentaire pour décarboner nos usages et notamment le transport, est le rDME (renewable diméthyle éther). L’américain Oberon Fuels est pour l’instant le seul à proposer ce carburant alternatif à l’échelle industrielle et compte bien accélérer l’usage du rDME en s’associant avec SHV Energy, le leader mondiale de la distribution de gaz.


Découvrez notre expérience dans les stratégies bas carbone >


Les obstacles de la filière des biogaz

Bien que la méthanisation soit un bon moyen immédiat de produire du gaz vert, la filière devra redoubler de vigilant sur les points suivants :

  • La provenance de la biomasse : Malgré un rendement énergétique plus faible, le biométhane doit absolument être issu de résidus ou déchets et non de cultures alimentaires réservées à la production d’énergie. Sans cela, difficile en effet de parler d’économie circulaire. Ainsi contrairement à la France, l’Allemagne produit plus de la moitié de son biométhane avec des cultures de maïs, ce qui ne manque pas de susciter le débat.
  • La faible disponibilité de matières premières : Les matières premières étant principalement issues du milieu agricole, les méthaniseurs devront se généraliser dans le secteur comme outil énergétique et leur implantation devra se faire à des emplacements stratégiques minimisant la distance à parcourir des intrants.
  • L’entretien des méthaniseurs : Certaines installations vétustes ou mal entretenues peuvent entraîner une pollution de l’air ou des sols. C’est ce dernier cas qu’il s’est produit dans le Finistère en 2020, où l’eau potable de la région a été contaminée par des résidus de méthanisation.

La filière des gaz renouvelables est en plein essor et constitue un levier important pour la décarbonation. Mais alors, un mix de gaz 100% renouvelable d’ici 2050 est-il possible ? Oui selon l’ADEME qui a tenté de répondre à cette question en se basant sur un potentiel de ressources renouvelables uniquement issu de la production de biométhane et en évaluant la faisabilité technico économique d’un tel projet. Si vous aussi vous souhaitez connaître ou approfondir le potentiel des gaz renouvelables pour vos activités, Alcimed est là pour vous accompagner !


Mai-Xuân, Consultante au sein de l’équipe Energie Environnement Mobilité d’Alcimed en France

Vous avez un projet ?

    Parlez-nous de votre terre inconnue

    Vous avez un projet et vous souhaitez en parler avec un de nos explorateurs, écrivez-nous !

    Un de nos explorateurs vous recontactera très vite.


    Pour aller plus loin