Santé

Impact de la COVID-19 sur la santé mentale : quelles conséquences à long terme ?

Publié le 24 février 2021 Lecture 25 min

Les détails sur les conséquences futures de la crise de la COVID-19 sont encore inconnus. Des implications sur les secteurs financier et environnemental sont bien évidemment attendues, mais on s’attend également à des répercussions sur la santé mentale de la population. L’impact de la COVID-19 sur la santé mentale n’est pas en tête des priorités, les conséquences économiques et sur la santé physique étant plus facile à suivre. De plus, les investissements financiers consentis pour couvrir les fonds d’urgence COVID-19 ne concernent que très peu la santé mentale pour le moment. Quelles sont les conséquences attendues à long terme de la COVID-19 sur la santé mentale ? Sur quoi sera-t-il important de se concentrer après les différentes crises liées à la pandémie ?

Quels sont les impacts de la COVID-19 sur la santé mentale ?

Qu’est-ce que la santé mentale ?

La santé mentale est un terme générique qui inclut le bien-être émotionnel, psychologique et social, formé par les expériences. En outre, elle joue un rôle dans la manière dont nous gérons le stress, faisons des choix et entretenons des relations avec les autres.

La santé mentale de la population affectée par plusieurs conséquences de la COVID-19

Aujourd’hui, le monde est entré dans la plus grande crise sanitaire du XXIe siècle. La COVID-19 a entraîné une anxiété croissante, une détérioration de la qualité du sommeil, une flambée du racisme ; a déclenché des « achats de panique », des cas sporadiques de pillage et de vol ; et a encouragé la diffusion des théories du complot. De plus, la santé mentale est affectée par le ralentissement économique et les difficultés financières dont souffrent de nombreuses personnes.

Santé mentale et COVID-19: une augmentation rapportée des niveaux d’inquiétude, d’anxiété et de stress

Même s’il n’est pas approprié de comparer le fait de vivre une guerre et un confinement en temps de pandémie sanitaire, des parallèles peuvent être établis. Se sentir prisonnier en isolement social pendant le confinement, ou faire face à de nouvelles menaces telles que la perte de son emploi ou le risque d’infection lors d’activités sociales sont autant de facteurs qui suscitent l’inquiétude et la peur. Près de la moitié (45 %) des adultes aux États-Unis ont déclaré être inquiets et stressés en raison des crises liées au coronavirus.

Le terme « syndrome de stress Covid » a été introduit par des scientifiques en raison du nombre élevé de personnes souffrant de syndromes de craintes et d’anxiété intenses, la plus fréquente étant l’anxiété liée à leur propre décès et à celle de leurs proches. De nombreuses personnes ont en effet souffert de la perte de leurs amis ou de membres de leur famille, ce qui a entraîné une période de deuil et une éventuelle dépression.

Il est scientifiquement prouvé que la perte d’un emploi est associée à la dépression, à l’anxiété, à la détresse et à une faible estime de soi, ce qui n’est que renforcé par les niveaux records de chômage et le nombre réduit d’embauches pendant la crise. Ce bouleversement économique est scientifiquement lié au suicide et à la consommation de substances psychoactives. Par conséquent, on a remarqué une augmentation des troubles mentaux liés à la consommation de substances psychoactives pendant la crise.

De plus, les relations et les liens familiaux sont confrontés à de nouveaux défis en raison de la pression exercée par le confinement et de ses circonstances.

Santé mentale et COVID-19 : grande dépendance et conséquences sur les travailleurs en première ligne

La crise a exercé une pression importante sur les professionnels de santé. Les médecins et les infirmières sont particulièrement exposés au risque d’épuisement professionnel en raison de la charge de travail, de la pression et d’un environnement quotidien chaotique. Une étude chinoise sur les médecins et les infirmières pendant le pic de la crise du coronavirus dans le pays montre que 50 % des travailleurs ont déclaré souffrir de dépression, 45 % d’anxiété et 34 % d’insomnie.

Les organisations de soutien et les centres d’appels psychiatriques du monde entier ont signalé, tout au long de la crise, avoir reçu une forte augmentation des appels liés à la dépression, aux pensées suicidaires, à l’automutilation, aux violences domestiques et au deuil. Aux États-Unis, une ligne d’urgence fédérale destinée aux personnes en détresse émotionnelle a par exemple enregistré une augmentation de plus de 1 000 % des appels en avril 2020 par rapport à la même période.

En outre, malgré cette augmentation, le Royaume-Uni perçoit les différentes crises comme l’accumulation d’une épidémie de santé mentale due à la crise, puisque de nombreuses personnes ne demandent pas d’aide actuellement pour éviter de surcharger encore plus le système de santé.

Que pouvons-nous apprendre des précédentes épidémies ?

Chaque épidémie majeure est différente, ce qui rend difficile pour les experts de prévoir ce que nous pouvons apprendre du passé pour prévenir les conséquences de futures pandémies. Les épidémies précédentes, comme la pandémie de grippe espagnole de 1918, celle du H1N1 en 2009 et celle du SRAS, première pandémie du 21e siècle, en 2003, suggèrent toutes qu’une menace pour la santé publique peut avoir des effets durables sur la psychologie d’une population. Une étude de suivi sur les personnes ayant guéri du SRAS a révélé que 44 % des personnes atteintes avait développé un trouble de stress post-traumatique jusqu’à 4 ans après la pandémie.

Les populations particulièrement vulnérables, telles que les personnes âgées et les personnes ayant des antécédents médicaux particuliers, se sont isolées lors des précédentes épidémies, ainsi que lors de l’épidémie de COVID-19, pour éviter de développer d’importants problèmes de santé. L’inconvénient médical, cependant, n’est pas entièrement compris : de nombreuses recherches établissent un lien entre l’isolement social et la solitude d’une part, et des taux de suicide plus élevés et une mauvaise santé mentale d’autre part, ce dernier point étant particulièrement vrai pour les personnes âgées. Des études sur l’impact psychologique de la quarantaine lors d’autres épidémies suggèrent que l’une des conséquences est une aggravation de la santé mentale, même quelques semaines d’isolement seulement étant considérées comme une source d’anxiété durable.

Quel plan d’action sur la santé mentale mettre en place dans cette crise COVID-19?

Soutenir proactivement et investiguer

Les agences fédérales et les experts américains avertissent sur le fait que la crise de la COVID-19 entrainera une vague historique de problèmes en santé mentale. Les professionnels de santé, les employés des supermarchés, les livreurs subissent une pression prolongée et seront probablement particulièrement vulnérables face à la tempête de problèmes en santé mentale qui s’annonce. Il est donc important d’étudier comment apporter un soutien proactif à ces travailleurs en première ligne.

La crise affecte différemment chaque individu en fonction de ses expériences antérieures, de son état de santé actuel et de sa compréhension des risques. Lors de la mise en place d’interventions psychologiques, il est important de garder à l’esprit les effets psychologiques négatifs de la pandémie de COVID-19.

En outre, la crise peut potentiellement créer davantage d’obstacles pour les personnes souffrant déjà de maladies mentales, qui devront faire l’objet d’une attention particulière lors d’actions de soutien.

Chez Alcimed, nos équipes sont prêts à effectuer une analyse qualitative des impacts de la crise COVID-19 sur la santé mentale des différents acteurs de la société afin de mettre en évidence les éléments sur lesquels il faudra se préparer à réagir.

Suivre les chiffres relatifs aux effets sur la santé mentale

L’impact de la COVID-19 sur la santé mentale pourrait entraîner une forte pression sur le système de santé publique, ce qui nécessitera une préparation adéquate pour pouvoir apporter un soutien adapté. Il est important de préparer le système de santé mentale en surveillant le nombre croissant de cas de dépression, d’anxiété et de stress, de toxicomanie, de violence domestique, de stress post-traumatique et de suicide. La demande croissante de services de santé pourrait conduire à des débats sur l’augmentation du nombre et la formation supplémentaire des professionnels de la santé mentale.

Les hôpitaux doivent donc se préparer à une prochaine vague de besoins en proposant des dépistages de santé mentale à grande échelle et un meilleur accès aux services par le biais de la télémédecine. Nos équipes peuvent soutenir les entreprises dans l’exploration des opportunités de ce marché en pleine croissance.

Reconnaitre la dépendance et l’influence des technologies numériques

Il est évident que les temps ont changé depuis les précédentes pandémies. Le coronavirus est la première pandémie de l’ère numérique et nous a probablement entraîné vers une direction que nous avions déjà prise. Par exemple, en effectuant des achats alimentaires ou non en ligne, en « rencontrant » nos amis et nos parents en face à face en ligne, en utilisant des applications de rencontre et en télétravaillant à longueur de réunions Zoom.

La pandémie nous a ouvert les yeux et nous a fait prendre conscience de notre dépendance à l’égard des technologies numériques. Notre équipe Santé est prête à vous accompagner dans l’identification de technologies innovantes pouvant soutenir notre santé mentale dans une crise comme celle-ci.

Comprendre les nouveaux modèles possibles en matière de choix et de besoins des consommateurs

Une autre idée intéressante serait d’étudier le rôle que les effets de la santé mentale pourraient avoir sur les choix et les besoins des consommateurs, ce qu’ils pourraient dé-prioritiser en raison de leurs tendances et perceptions changeantes, et ce qu’ils attendraient d’outils et/ou de services spécifiques pour les aider.

Nos équipes sont prêtes à vous aider dans l’exploration de nouvelles possibilités de développement de produits et à préparer et optimiser le positionnement et le lancement d’un traitement ou d’un produit après la crise.

Nous devons être prêts à offrir un soutien précoce et proactif aux travailleurs en première ligne, ainsi qu’au reste de la population, et faire ce qui est en notre pouvoir pour comprendre et préparer les conséquences de la crise COVID-19 sur la santé mentale. Chez Alcimed, nous sommes convaincus qu’une étude plus approfondie des impacts sur la santé mentale est très importante et que les possibilités d’inspiration sur la façon de prioriser et sur les domaines d’amélioration possibles sont infinies ! Un petit investissement dans notre santé mentale aujourd’hui pourrait avoir de grandes conséquences à l’avenir. Nous devons agir maintenant avant que les problèmes de santé mentale mentionnés ne deviennent le prochain facteur qui submergera notre système de santé, à l’image du COVID-19.


A propos de l’auteur,

Josefine, Consultante dans l’équipe Santé d’Alcimed en Allemagne

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