Kits de diagnostic du COVID-19 : une nouvelle opportunité pour contenir la propagation du virus en Chine ?

Publié le 05 mars 2020 Lecture 25 min

Le COVID-19 a eu un impact important sur les citoyens chinois et s’est répandu au-delà des frontières. En raison de ses caractéristiques épidémiques, un diagnostic précis est indispensable pour le contrôle de la transmission et de la progression de la maladie. Il peut également affecter de manière significative le parcours patient, en particulier à Wuhan. Le virus responsable du COVID-19, le SRAS-CoV-2, a été séquencé pour la première fois le 10 janvier 2020. Une semaine plus tard, le 16 janvier, des entreprises de la biotechnologie et des chercheurs chinois ont pu envoyer des kits de diagnostic du COVID-19 dans les zones les plus touchées. Au cours du mois dernier, j’ai observé avec intérêt l’arrivée de plusieurs kits de diagnostic innovants qui pourraient changer énormément la gestion de la maladie. Dans cet article, je vous guide à travers le stade de développement de ces kits de diagnostic, leurs avantages et les défis potentiels auxquels ils sont confrontés.

Le kit de détection des nucléotides pour le COVID-19 : une fiabilité incertaine ?

Les premiers groupes de kits de diagnostic du COVID-19 sont des kits basés sur la détection des nucléotides et utilisant la technique RT-PCR en temps réel. Le mécanisme sous-jacent est la détection de séquences d’acides nucléaires spécifiques pour le virus SRAS-CoV-2. Les trois premiers fabricants de kits de diagnostic autorisés par la Commission nationale chinoise de la santé ont été Shanghai Huirui Biotechnology, Shanghai Geneodx Biotech (une spin-off de SINOPHARM) et Shanghai BioGerm. Au 10 février, sept fabricants de kits de diagnostic des nucléotides avaient également reçu l’autorisation d’utiliser leur produit pour le diagnostic du COVID-19.

Lors de leur utilisation dans les zones les plus touchées, les kits de détection des nucléotides ont donné lieu à quelques cas de faux-négatifs, suscitant des inquiétudes au sein de la société. Selon les experts, il existe plusieurs explications possibles à ces résultats :

1. L’hypothèse principale est que le virus est prélevé sur des patients se situant en-dessous du seuil de détection. Lorsque l’on tousse, le virus SRAS-CoV-2, alors situé dans les poumons, migre vers la région de la gorge. Cependant, pour certains patients, les échantillons collectés dans la gorge peuvent ne pas être suffisants pour détecter le virus.

2. Deuxièmement, en raison de la faible stabilité de l’ARN du SRAS-CoV-2, toute manipulation inappropriée est susceptible d’entraîner la dégradation de l’échantillon.

3. Enfin, une conception non optimisée des réactifs de diagnostic (dans ce cas, les amorces) ou la mauvaise qualité du kit lui-même peuvent augmenter le nombre de faux-négatifs.

Ainsi, l’écart important existant entre la performance des tests de diagnostic disponibles et les besoins croissants en matière de diagnostic est perçu comme le défi principal à relever actuellement à Wuhan.

De nouveaux développements dans les kits de diagnostic du COVID-19 : une nouvelle donne ?

Afin de combler cet écart, les chercheurs universitaires et les entreprises de la BioTech chinoises ont collaboré étroitement pour améliorer les kits de diagnostic. Les kits prêts à l’emploi par amplification fluorescente à température ambiante et les kits d’anticorps IgM constituent les développements les plus récents.

Le kit par amplification fluorescente à température ambiante peut potentiellement résoudre les problèmes de stabilité des échantillons pendant le traitement en laboratoire et faire gagner du temps. L’exécution de ce test ne prend en effet que 20 minutes, contre 3 heures pour un kit RT-PCR fluorescent.

Le kit d’anticorps IgM utilise un mécanisme d’immunochromatographie à l’or colloïdal. La conception de ce kit vise à augmenter les spécifications des tests et à ramener leur durée à 15 minutes. Il est également plus pratique à utiliser pour les professionnels non médicaux.

Ces deux nouveaux types de kits de diagnostic ont été envoyés pour essai et pourraient être approuvés par la Commission nationale chinoise de la santé rapidement. Il est raisonnable de penser que ces kits de diagnostic rapides et faciles à utiliser pourraient largement soulager la pression accumulée jusqu’à présent sur la méthode de diagnostic par détection des nucléotides, et ainsi diminuer les taux d’infection potentielle en simplifiant et en accélérant l’admission des patients dans les hôpitaux.

Partout, l’ensemble de la communauté médicale consacre de nombreuses ressources au développement de méthodes de diagnostic rapides, spécifiques et faciles à utiliser pour contrôler la propagation du COVID-19. Un diagnostic satisfaisant est l’un des facteurs clés pour enrayer la propagation d’une épidémie. Plus les patients sont diagnostiqués tôt, plus la transmission de la maladie est faible. Il s’agit évidemment d’un défi mais aussi d’une opportunité pour les entreprises pharmaceutiques et de dispositifs médicaux de mettre en œuvre de nouvelles technologies pour le développement de nouveaux produits, dans le but d’obtenir une meilleure lecture du diagnostic. Notre équipe Alcimed GmbH va continuer à suivre et décrypter l’évolution du COVID-19 et sa gestion. Restez connectés !  

A propos de l’auteur

Bin, Consultante, Alcimed Cologne Santé

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