Santé Cross-sectoriel Politiques publiques

La couverture de santé universelle en Afrique : 5 chantiers à mener pour une mise en place effective

Publié le 16 septembre 2021 Lecture 25 min

En 2015, l’ensemble des membres de l’ONU ont accepté d’essayer de mettre en place la couverture de santé universelle à horizon 2030. Cette prise de position commune cache toutefois de grandes disparités entre les moyens qui devront être mis en place par les différents pays ou continents. L’écart entre l’état sanitaire actuel et la situation escomptée est particulièrement marquant dans nombre de pays d’Afrique. L’équipe Santé d’Alcimed a évalué les barrières relatives à l’institution efficiente et pérenne d’une telle couverture de santé universelle en Afrique et propose 5 chantiers pour les lever.

Une couverture de santé universelle en Afrique : combler le manque cruel de financements

En Afrique, les dépenses engagées par les individus représentent plus de 35% des dépenses totales en santé. Cette proportion est disparate car elle peut aller jusqu’à plus de 70% pour des pays comme le Nigeria, contre environ 5% pour le Botswana, par exemple. 11 millions de personnes rejoindraient l’extrême pauvreté chaque année à cause de ces mêmes dépenses.

Ainsi il faudrait que les gouvernements africains dépensent 66 milliards de dollars en plus pour atteindre un niveau de financement public, selon un récent rapport de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (UNECA).

S’assurer de la bonne gestion des fonds alloués pour une couverture de santé universelle

Au-delà de la disponibilité du financement, il est primordial de penser une stratégie d’allocation solide et limpide pour tous pour une couverture sanitaire universelle en Afrique. A la fois, il est question de rationaliser les investissements et de combattre la corruption. Le risque serait que les fonds ne soient utilisés que pour traiter une maladie en particulier ou qu’ils soient investis dans du matériel de pointe au détriment de l’accès aux premiers soins.

La question de la corruption est un élément clé à prendre compte, car elle gangrène nombre de pays du continent africain. De fait, si les associations et fonds craignent une mauvaise gestion des ressources octroyées pour une couverture sanitaire universelle en Afrique, ces derniers risquent de revoir à la baisse les aides internationales quand le pays ne montre pas patte blanche et cela implique également une réduction des fonds disponibles pour les populations.

Investir dans les infrastructures de santé

Avoir des infrastructures de santé adéquate est un élément essentiel à l’instauration d’une couverture de santé universelle en Afrique comme définie par l’OMS. A l’échelle du continent, le nombre d’infrastructures de santé est bien en deçà des recommandations de l’OMS. L’Afrique Subsaharienne ne possède que 10 lits d’hôpital pour 10 000 habitants tandis que l’OMS en préconise 30. Ceci a de nombreuses conséquences parmi lesquelles :

  • Les villes sont souvent avantagées dans la localisation des établissements de soin, ce qui transforme de nombreuses zones rurales en de véritables déserts médicaux.
  • En surchargeant les établissements existants et en augmentant le temps d’attente avant la prise en charge, ce manque d’infrastructure détériore le service de santé.

Renforcer le personnel de santé pour une couverture de santé universelle en Afrique

Il existe également un déficit important en termes de personnel de santé. Selon l’OMS, en cause : le manque de formation mais aussi la fuite des cerveaux vers des pays étrangers, notamment occidentaux où l’activité médicale est mieux rémunérée. Sans ce personnel ou ces formations supplémentaires, une couverture de santé universelle en Afrique, qui implique un accès au soin d’une qualité minimale pour tous, semble inenvisageable.

Améliorer l’accès à des médicaments de qualité

La couverture de santé universelle implique des soins pour tous mais aussi des soins de qualité. La proportion de produits pharmaceutiques de mauvaise qualité ou contrefaits doit donc être grandement diminuée. L’Afrique, à elle seule, représente près de la moitié des produits pharmaceutiques contrefaits dans le monde. Chaque année, en Afrique Subsaharienne, les produits anti-malariens de mauvaise qualité ou contrefaits causeraient 116 000 morts et seraient à l’origine de coûts supplémentaires en soin avoisinant les 40 millions de dollars.

Il y a encore de nombreux enjeux à la mise en place d’une couverture de santé universelle en Afrique comme préconisée par l’ONU et l’OMS. Les enjeux sont financiers, liés à l’investissement en infrastructures et en personnel ou encore à la mauvaise qualité des médicaments distribués. Malgré ces obstacles persistants, les déclarations, réformes et mutations sanitaires en Afrique se multiplient. De nombreux analystes voient  l’implémentation de la couverture de santé universelle comme une occasion formidable pour le secteur privé d’apporter sa contribution et de tisser des liens avec la population, dans le cadre de Partenariats Publics-Privés. Fort de notre expérience d’accompagnement d’acteurs publics comme privés dans l’industrie de la santé à travers le monde, nous pouvons vous accompagner dans vos projets d’exploration du marché africain, que ce soit dans votre stratégie de market access ou vos projets collaboratifs !


A propos de l’auteur, 

Fanny, Consultante dans l’équipe Santé d’Alcimed en France

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