L’essor de la bio-méthanisation

Publié le 18 octobre 2017 Lecture 25 min

Suite à l’autorisation d’injection du biométhane dans le réseau de gaz grâce aux décrets du 21 novembre 2011, la filière est en plein essor. Alcimed, société de conseil en innovation et développement de nouveaux marchés, fait le point sur les nombreux projets qui se développent et l’évolution des acteurs de la filière. Si certains y voient une opportunité de développement, d’autres doivent s’adapter pour rester dans la course.

L’injection du biométhane relance la filière

En 2011, une modification du cadre juridique autorise l’injection du biométhane au réseau de gaz traditionnel, et ce avec un tarif de rachat subventionné et attractif permettant de raccourcir la durée de retour sur investissement. Dès lors, une multitude de projets se développent, plus de 200 recensés, et de nouveaux acteurs apparaissent (nouveaux producteurs de biométhane, fournisseurs de solutions, bureaux d’étude spécialisés, assistance à maitrise d’ouvrage.

Le montage d’un projet de méthanisation avec injection du biométhane peut être long, de 2 à 5 ans. Il faudra donc attendre quelques années avant de voir le nombre de sites d’injection évoluer en conséquence.

Fin 2016, on comptait déjà 26 sites injectant leur biométhane au réseau de gaz. Cela représentait 215 GWh de production renouvelable injectés au réseau de gaz naturel (+162% par rapport à 2015) et 0,05% de la consommation de gaz naturel. Trois mois plus tard, en mars 2017, déjà 6 sites se sont ajoutés à la liste, annonçant une belle croissance pour cette année.

La croissance du nombre de sites d’injection est exponentielle. Et pour cause, le nombre de projets en file d’attente de raccordement au réseau a lui aussi explosé : 241 projets inscrits, représentant un potentiel de 5TWh/an, +30% par rapport à 2015.

Au-delà de l’injection et du tarif de rachat permettant de faciliter la rentabilité des projets, augmenter la production de biométhane permet de réduire la durée d’amortissement des installations. « Un projet de méthanisation est donc une démarche territoriale, cherchant à mobiliser le maximum de ressources méthanogènes présentes sur son territoire pour maximiser la production de biométhane. » précise Vincent Pessey, responsable de mission chez Alcimed. « Tous les acteurs du territoire peuvent y contribuer : agriculteurs apportant leur lisier, industriels de l’agroalimentaire dont les déchets au fort pouvoir méthanogène sont très prisés, collectivités locales et leurs déchets organiques ménagers, etc. C’est pourquoi de nouvelles filières de gestion de ces déchets se mettent en place. »

De nouveaux acteurs sur ce marché

Au-delà du modèle économique à définir pour avoir une belle rentabilité, cette évolution réglementaire attise l’intérêt technique et de nouvelles approches apparaissent qui pourraient être à l’origine de nouveaux Business Model.

Biolectric – La micro-méthanisation

Biolectric développe une solution de micro-méthanisation permettant aux petites installations d’être rentables. A destination des producteurs laitiers, cette unité de méthanisation est alimentée par du lisier. Le biométhane produit est consommé en cogénération et l’électricité est revendue au distributeur d’énergie, à un tarif avantageux avec obligation d’achat. Une centaine de ces unités ont déjà été implantées en Europe.

Waga Energy – Wagabox

Développée par une start-up grenobloise, la Wagabox permet de transformer les déchets ménagers enfouis dans les décharges en biométhane pur à 98% et d’injecter ce biométhane au réseau de gaz. Une prouesse car aucun acteur de la filière n’était parvenu à valoriser ce type de déchets. La Wagabox créé ainsi de l’énergie tout en limitant l’impact sur l’environnement.

Du méthane pur à 98%, une performance rendue possible grâce à 10 ans de développement et une collaboration avec les plus grands industriels français dans le domaine de l’ingénierie des gaz (Air Liquide notamment). La technologie mise au point est le couplage d’une séparation par membrane, qui sépare dans un premier temps le CO2 du méthane, puis d’une distillation cryogénique, qui purifie le gaz pour atteindre 98% de pureté.

L’injection du biométhane et les tarifs de rachat boostent indéniablement le développement de la filière : explosion du nombre d’unités de méthanisation, développement de nouvelles solutions, apparition de nouveaux acteurs, etc. « La loi relative à la Transition Énergétique pour la Croissance Verte (LTECV) fixe au biométhane un objectif de 1,7 TWh en 2018, 8 TWh en 2023 et vise 10% de la consommation de gaz en 2030. Le chemin à parcourir est encore long ! » ajoute Vincent Pessey. « Comment exploiter le gisement de déchets organiques pour atteindre cet objectif ? Comment accompagner les acteurs de l’énergie dans l’adaptation du réseau de gaz et sa transformation vers un smart grid ? »

 

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