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Qualité de l’air et gaz à effet de serre : Comment l’industrie spatiale peut répondre aux opportunités business associées

Publié le 13 mai 2020 Lecture 25 min

Depuis plusieurs décennies, le réchauffement climatique dû aux émissions de gaz à effet de serre est un problème récurrent, et plusieurs actions ont été mises en place partout dans le monde pour tenter de le réduire. Ces dernières années, la pollution de l’air (microparticules, NO2, SO2 et CO2) a fait l’objet d’une attention grandissante à cause de son risque sur la santé humaine. L’UE a donc développé des standards très stricts en termes de pollution de l’air. A titre de comparaison, le taux maximum de dioxyde de sulfure autorisé en UE est de 150 µg / m3 alors que l’OMS place ce seuil maximum à 1250 µg / m3. Dans le but de s’aligner avec ces standards, certaines communes européennes, comme par exemple Stuttgart, en sont arrivés à complètement bannir les véhicules diesels des centres villes. Par conséquent depuis janvier 2020, les véhicules diesels de standard européen Euro V ou antérieur ne sont plus admis dans beaucoup de rues de Stuttgart. Cependant, la pollution de l’air est aujourd’hui mesurée en utilisant des capteurs fixes. Cela conduit à de nombreux débats concernant la position idéale des stations de mesure, particulièrement par rapport aux axes où le trafic est dense, où il peut y avoir de forts effets sur les valeurs relevées.

L’offre satellitaire aide à mesurer la pollution de l’air

Les satellites d’observation de la terre peuvent mesurer la pollution de l’air d’une zone complète en une fois. A titre de comparaison, Stuttgart possède actuellement seulement 8 stations de mesures, ce qui est loin d’être suffisant, car c’est une des villes où l’air est le plus pollué d’Europe. Ainsi, l’avantage d’avoir une mesure satellitaire sur une large aire géographique est de couper court au débat sur le biais introduit par la localisation des stations de mesure.

Avec des progrès technologiques qui permettent une mesure plus précise, les satellites pourrait pourvoir à la surveillance de la qualité de l’air dans les villes. Des données précises et en temps réel pourraient aider à mieux gérer le trafic, afin que la pollution de l’air demeure minimale. Cependant les plus gros obstacles à la réalisation d’un tel scénario sont les organes législatifs. Comme l’UE a posé des standards et valeurs de référence, ces derniers doivent être mesurés avec des systèmes homologués. Ils devraient donc par conséquent accepter les satellites comme moyen de mesure standard homologués.

Une autre opportunité business qui pourrait émerger pour les offres satellitaire concerne la santé individuelle. Par exemple, la startup Breezometer offre une application donnant la qualité de l’air en temps réel, et en fait même des prédictions, qui peuvent vous suggérer quand aller courir ou planifier vos activités sportives, dans le but d’être le moins impacté possible par la pollution. De plus, ils s’interfacent avec différents professionnels du secteur des purificateur d’air, maisons connectées, du fitness et bien être, ainsi que des appareillages médicaux. Avec ces services, il se place sur des opportunité business parfaitement compatibles avec une offre satellitaire de part leurs vastes et précises capacités de mesure.

Utilisation des satellites pour combattre les problèmes des gaz à effet de serre

Les défis concernant les gaz à effet de serre sont sensiblement différents. Les satellites ont été utilisés durant plusieurs années pour obtenir des données mondiales concernant ces gaz. Il existe cependant de nouvelles applications, qui peuvent voir le jour seulement grâce à des mesures satellitaires plus précises et plus fréquentes, sur le modèle des mesures de pollution de l’air.

Les projets environnementaux peuvent présenter un intérêt car leur objectif est souvent de permettre une absorption de ces gaz à effet de serre. Selon la nature du projet, mesurer la quantité absorbée peut être un procédé très complexe, notamment au regard du marché d’émission carbone, où des masses financières considérables sont en jeu. Une précision forte est donc requise. Là encore, le législateur doit être de la partie pour permettre à de tels dispositifs d’émerger comme nouvelle opportunité business.

On retrouve d’autres opportunités business pour les mesures satellite dans le cas d’autres applications où il est nécessaire d’être à la fois précis et de couvrir une large zone géographique. Les pipelines transportant du méthane, un gaz à effet de serre considérable, sont un très bon exemple. L’offre satellite peut en effet permettre de découvrir d’éventuelles fuites. La start-up GHG Sat adresse cette opportunité business en mesurant la concentration de méthane autour du pipeline en utilisant de l’imagerie satellite, et en tentant de détecter des changements brusques dans cette concentration. L’agriculture, la gestion des déchets ou les mines de charbon sont d’autres exemples aux enjeux similaires (aussi pris en compte par GhG Sat). Là aussi l’imagerie satellitaire permet de mesurer la concentration de CO2 et le méthane et d’alerter lors d’augmentations brutales.

Les possibilités de lancement de nouvelles offres par l’industrie spatiale sont nombreuses, et beaucoup de missions passionnantes peuvent être envisagées pour nous aider, ici-bas sur Terre, à mieux gérer notre santé et préserver notre planète.


A propos de l’auteur
Steffen, Consultant Senior dans l’équipe Aéronautique Spatial Défense d’Alcimed en France

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