Santé Cross-sectoriel Politiques publiques

Soins palliatifs : le nouveau plan national 2021-2024 pour renforcer l’offre de soins

Publié le 23 novembre 2021 Lecture 25 min

Le 22 septembre 2021, Olivier Véran détaillait le Plan national 2021 – 2024 concernant le développement des soins palliatifs et l’accompagnement de la fin de vie. Devant le Congrès annuel de la Société Française d’Accompagnement et de Soins Palliatifs (SFAP), une enveloppe de 171 millions d’euros a été annoncée dont 5 millions dès 2021 pour renforcer les équipes de soins palliatifs. Ceux-ci doivent se renforcer afin de réduire les disparités en termes de prise en charge selon les lieux de (fin de) vie du patient : hôpital, EHPAD ou domicile. Retour avec Alcimed sur le plan d’action présenté !

Qu’est-ce que les soins palliatifs ?

Pour rappel, les soins palliatifs sont des soins actifs et continus pratiqués par une équipe interdisciplinaire en institution ou à domicile qui visent à soulager la douleur, à apaiser la souffrance psychique, à sauvegarder la dignité d’une personne gravement malade et à soutenir son entourage.

Qu’est-ce que le « Plan national développement des soins palliatifs et accompagnement de la fin de vie 2021-2024 ?

L’objectif de ce 5ème plan national est de « garantir à tous les citoyens, sur l’ensemble du territoire et dans tous les lieux de vie, l’accès aux soins palliatifs et à l’accompagnement de la fin de vie ». De manière opérationnelle, 15 actions sont exposées pour augmenter l’offre de soins palliatifs tant en ville qu’en établissement, mais aussi pour programmer plus précocement les traitements dans les parcours de santé, pour développer la formation en soins palliatifs, et pour soutenir l’expertise et les travaux de recherche dans ce domaine. L’appui aux professionnels de santé et, particulièrement aux équipes des EHPAD, est nécessaire pour garantir l’expertise et la capacité à offrir des soins gradués et de proximité. Ce plan est décliné autour de trois axes prioritaires.

Axe 1 : Favoriser l’appropriation des droits en faveur des personnes malades et des personnes en fin de vie

Parce que seuls 18% des Français déclarent avoir rédigé leurs directives anticipées, des campagnes d’information et de sensibilisation seront menées par le Centre national des Soins Palliatifs et de la Fin de Vie (CNSPFV). Ce dernier a déjà lancé en septembre 2021 des ateliers de travail sur les directives anticipées et la personne de confiance. Ses travaux vont associer des acteurs de la société civile, du sanitaire, du grand âge, du handicap et de la psychiatrie. L’objectif affiché est d’élaborer des outils pédagogiques (guides pratiques, infographies, vidéos, etc.) avant la fin de l’année 2021 à destination des patients, de leurs proches mais aussi des professionnels de santé. Le rapport d’information du Sénat souligne cet enjeu fondamental de communication :

« La méconnaissance des soins palliatifs et les projections négatives qu’ils emportent de ce fait chez les patients, leurs proches et bon nombre de professionnels de santé sont un frein au recours précoce pourtant opportun dans de nombreuses situations. »

Axe 2 : Conforter l’expertise en soins palliatifs en développant la formation et en soutenant la recherche

D’un côté, les formations initiales doivent être enrichies sur la fin de vie et des soins palliatifs en intégrant ce thème dans les cursus et filières universitaires. Ceci afin de former largement les acteurs de la prise en charge, notamment les infirmiers et infirmières et ceux qui interviennent au domicile et dans les EHPAD pour renforcer les moyens d’accompagnement des malades et de leurs proches.

Par ailleurs, en soutenant la recherche par le financement de postes d’enseignants hospitalo-universitaires et d’assistants spécialistes, et dans ce domaine pour anticiper l’intervention en soins palliatifs trop souvent cantonnés à la toute fin de vie.

Une préconisation du rapport de la commission des affaires sociales est la création d’un Diplôme d’Etat Infirmier en pratique avancée pour professionnaliser la filière. De plus, la possibilité de rendre obligatoire durant l’internat, pour les spécialités concernées par des pathologies graves ou chroniques, un stage en unité de soins palliatifs doit être favorisé.

Axe 3 : Définir des parcours de soins gradués et de proximité en développant l’offre hospitalière de soins palliatifs

En renforçant la coordination avec la médecine de ville, l’objectif de cet axe est de mailler le territoire avec des équipes spécialisées en soins palliatifs. Des unités de soins palliatifs seront créées dans les départements non pourvus et les équipes mobiles de soins palliatifs, renforcées. Par ailleurs, des cellules d’animation de soins palliatifs seront mises en place dans chaque région et l’hospitalisation à domicile sera davantage mobilisée.

L’’enjeu principal est la coordination des acteurs de santé et la diversification de l’offre extrahospitalière. Des astreintes dédiées, en coopération avec les acteurs du premier recours garantiront la permanence d’accès aux soins au niveau des territoires ; celles-ci pourront s’articuler avec les astreintes gériatriques déjà en place.

« Si l’hôpital est à même de mettre en œuvre des soins palliatifs mais peine à accompagner la fin de vie, l’EHPAD est dans une situation inverse : disposé à accompagner mais empêché par ses capacités techniques« 

Ainsi, systématiser le conventionnement des EHPAD avec les équipes mobiles de soins palliatifs et la désignation d’un référent par établissement. Toutefois, pour développer ces parcours adaptés, les sénatrices estiment qu’une évolution de la tarification des soins palliatifs vers un financement mixte (dotation et tarification à l’activité) est nécessaire.

La notion de parcours patients est donc encore une fois un sujet au cœur des politiques de santé et Alcimed est persuadée de l’importance de l’articulation entre équipes de soins de ville et hospitalières pour garantir un accès égal et facilité à tous pour ces types de soins essentiels. Ce plan national ambitieux sur un sujet encore peu adressé garantira son succès si les enjeux de coordination sont compris. La déclinaison de ces ambitions devra s’inscrire dans les territoires grâce à la mobilisation d’équipes de soins à la fois mobiles et davantage formées sur ces pratiques de soins palliatifs mais également grâce au renforcement du lien ville-hôpital. Vous souhaitez proposer une concertation locale au sein de votre territoire ? Mener des ateliers prospectifs ou bien former des acteurs à ce sujet ? Alcimed est prêt à s’engager et à vous accompagner dans ce sens !


A propos de l’auteur,

Djibril, Consultant dans l’équipe Innovation & Politiques Publiques d’Alcimed en France

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