Santé

Thérapies ciblées en oncologie thoracique : 5 besoins clés des prescripteurs en France

Publié le 14 décembre 2021 Lecture 25 min

Les progrès en oncologie thoracique sont fulgurants. Il y a encore quelques années, le traitement des cancers thoraciques reposait sur seulement trois options : la radiothérapie, la chimiothérapie et la chirurgie. Aujourd’hui, l’arsenal thérapeutique et la prise en charge de ce type de cancers ont radicalement changé. Avec l’apparition des thérapies ciblées en oncologie, des médicaments sont spécialement développés pour viser avec précision les anomalies cellulaires et génétiques liées au développement des cellules cancéreuses. Cependant, malgré la mise sur le marché de nouvelles molécules de plus en plus optimisées, les prescripteurs rencontrent parfois des difficultés à comprendre et à manier ces traitements. Alcimed revient ici sur cinq grands besoins identifiés chez les prescripteurs en oncologie thoracique en France.

 1. Générer davantage de données cliniques autour des traitements et du cancer

Les prescripteurs soulignent le manque de données cliniques pertinentes les orientant dans l’utilisation des nouvelles molécules. Sont citées à titre d’exemple les données d’efficacité/toxicité des thérapies ciblées, les données de comparaison continue entre différentes options thérapeutiques, les données sur les stratégies thérapeutiques et les observatoires d’effets indésirables. L’objectif est ici de fournir des preuves aux prescripteurs permettant de les aiguiller dans le choix de la stratégie thérapeutique.

A plus long terme, il est nécessaire de comprendre plus finement les mécanismes de résistance et d’échappement des cellules cancéreuses. En effet, les cellules tumorales ont la capacité de « s’adapter », pouvant ainsi continuer de proliférer malgré un traitement anticancéreux. Pour lutter contre les résistances aux thérapies ciblées en oncologie et éviter les rechutes, il est nécessaire d’identifier les mécanismes moléculaires de résistance, afin de pouvoir ensuite développer de nouveaux traitements pour les contrer, et garantir la survie des patients.

« On n’est pas encore tout à fait au clair sur les mécanismes d’apparition des mutations de résistance. La résistance tumorale est clairement un enjeu de la médecine de demain ».

2. Accompagner les médecins dans le maniement pratique des nouvelles molécules

Il est essentiel pour les prescripteurs d’être accompagnés dans le maniement des nouvelles molécules. Cela passe par exemple par des formations sur le produit, des documents d’animation d’ateliers, des outils d’éducation thérapeutique ou encore des fiches explicatives de la molécule.

« On manque parfois d’informations sur le maniement pratique de la molécule. C’est vrai que pour un traitement présent sur le marché depuis plusieurs années, l’expérience du médecin avec le produit prime. Mais pour une nouvelle molécule, tout est à faire ».

La survenue d’effets indésirables, même connus par le médecin, peut être un frein à la prescription d’une thérapie ciblée. Les prescripteurs doivent être accompagnés dans le maniement d’une nouvelle molécule, en étant guidés sur les adaptations posologiques et la gestion des effets indésirables. Cela se traduit par des formations, la diffusion de documents d’aide à la gestion des effets secondaires, ou encore l’accompagnement des médecins dans la compréhension et le décryptage des différentes manifestations d’effets indésirables.

3. Simplifier et centraliser les sources d’information médicale sur les thérapies ciblées en oncologie

Les avancées dans la recherche contre le cancer, notamment sur les thérapies ciblées, sont fréquemment présentées lors des congrès nationaux et internationaux. Les résultats des grands essais de phase III ou IV y ont largement leur place. Cependant, d’autres essais plus précoces peuvent parfois perdre en visibilité.

« On entend beaucoup parler des grandes études sur de larges cohortes par exemple, ce qui noie parfois les informations sur les études plus petites, qui je pense sont tout aussi importantes ».

Même si les médecins se tiennent constamment informés des avancées de la recherche contre le cancer, via notamment la presse médicale, les congrès médicaux nationaux et internationaux, les formations médicales et les sites internet spécialisés, il peut parfois leur sembler difficile de rester au fait de toutes les études en cours. Certains prescripteurs rapportent la multiplicité des sources d’informations et les informations répétitives centrées sur certains sujets, et soumettent l’idée d’une newsletter centralisant ces informations médicales.

4. Favoriser le développement des communautés d’entraide entre patients

Vivre avec un cancer peut entraîner des répercussions sur la vie personnelle et sociale des patients, avec des conséquences psychologiques importantes. Le besoin de s’exprimer sur le sujet et de partager ses craintes et ses doutes, peuvent se faire ressentir.

« Les patients peuvent parfois se sentir isolés et seuls dans la maladie, alors pourquoi ne pas leur permettre d’échanger avec d’autres patients ayant les mêmes problèmes ? »

Les prescripteurs sont en faveur du développement de plateformes et communautés de partage d’expérience, de réseaux sociaux dédiés, de groupes de paroles et d’associations permettant de créer un lien entre les patients souffrant d’une même pathologie. Ces communautés permettent aux patients d’échanger, de rencontrer des personnes confrontées aux mêmes problèmes, de s’exprimer et de se soutenir tout au long de la maladie.

5. Améliorer le dépistage précoce et la détection des stades avancés du cancer

Le cancer du poumon est une des premières causes de mortalité par cancer en France, avec un pronostic encore mauvais. Contrairement à d’autres types de cancers pour lesquels des systèmes de dépistages organisés ont été mis en place, à l’instar des cancers du côlon ou du sein par exemple, il n’existe pas à l’heure actuelle de campagnes de dépistages pour les cancers thoraciques, notamment pour le cancer du poumon.

C’est un sujet portant à débat au sein de la communauté des pneumologues et des radiologues, car la pertinence du dépistage du cancer du poumon en France n’est pas clairement évaluée à l’heure actuelle. On peut par exemple souligner la difficulté à préciser les populations les plus à risque, ou encore les dangers liés au cumul de doses de rayons X au niveau des organes du thorax lors des examens radiologiques.

« Dans l’idéal on aimerait un meilleur dépistage du cancer, plus précoce. Mais on sait que c’est compliqué à mettre en place, ça soulève beaucoup de questions de faisabilité ».

Depuis plus d’une vingtaine d’années, les options thérapeutiques se sont considérablement développées dans le cadre des cancers thoraciques. Les thérapies ciblées en oncologie offrent de nouvelles possibilités aux patients. Mais certains besoins non adressés persistent et freinent parfois la prescription de ces nouveaux traitements innovants. Les besoins des pneumologues et oncologues thoraciques en la matière sont nombreux, et Alcimed accompagne aujourd’hui les acteurs en cancérologie thoracique dans la compréhension et la réponse à ces besoins non adressés.


A propos de l’auteur,

Hervé, Consultant dans l’équipe Santé d’Alcimed à Paris

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