Santé

Maladie de Parkinson : les 3 grandes promesses de la thérapie cellulaire

Publié le 12 décembre 2022 Lecture 25 min

La maladie de Parkinson une est maladie neurodégénérative qui se caractérise par la destruction progressive des neurones dopaminergiques de la substance noire du cerveau. Ses causes sont inconnues à ce jour et aucun traitement curatif n’a encore vu le jour. Ainsi, soigner un patient atteint de la maladie de Parkinson revient aujourd’hui à pallier le manque de dopamine par le truchement de traitements dopaminergiques à prise orale, agissant essentiellement sur les symptômes moteurs. Ces traitements connaissent au fil de la maladie des limites, tant par la perte d’efficacité que par l’apparition d’effets secondaires qui leur sont associés. Ils sont alors substitués par des traitements de seconde ligne qui ont vocation à diffuser la dopamine de manière plus continue. La thérapie cellulaire, qui ferait certainement partie de cette catégorie de traitements à l’avenir, pourrait ouvrir trois nouvelles perspectives : l’amélioration de l’état des circuits neuronaux affectés par la dégénérescence, l’amélioration de la qualité de vie des patients et la diversification de l’offre thérapeutique. Alcimed revient sur les trois grandes promesses de la thérapie cellulaire.

Promesse n°1 : une restauration du circuit neuronal

Si la thérapie cellulaire voyait effectivement le jour pour la maladie de Parkinson, elle serait sans doute proposée en tant que traitement de seconde ligne, au même titre que la Stimulation Cérébrale Profonde, la pompe à apomorphine, la pompe à duodopa et la thalamotomie par ultrasons focalisés, ces traitements constituant l’arsenal thérapeutique de 2nde ligne tel que nous le connaissons actuellement.

Les traitements de 2nde ligne actuels, bien qu’ils soient efficaces pour les patients qu’ils ciblent, ne permettent pas de réparer les circuits neuronaux d’une quelconque manière. Il s’agit de traitements purement symptomatiques qui rétablissent une diffusion de dopamine de manière artificielle ou qui, tout simplement, contournent le barrage incarné par un circuit neuronal dysfonctionnant :

  • Les traitements par pompes (pompe à apomorphine et pompe à duodopa) permettent de rétablir un apport en dopamine de par les produits qu’ils diffusent en injection sous-cutanée ou intestinale.
  • La stimulation cérébrale, de son côté, agit en aval des circuits neuronaux atteints par la maladie de Parkinson et active les cellules nerveuses des noyaux subthalamiques par l’intermédiaire d’impulsions électriques, corrigeant ainsi les effets de l’insuffisance en dopamine.
  • La thalamotomie par ultrasons focalisés consiste quant à elle à utiliser des faisceaux focalisés d’énergie (ultrasons) pour cibler, chauffer et détruire une petite partie du thalamus, résultant en un soulagement immédiat des tremblements.

Alors que les traitements de seconde ligne actuels n’ont pas vocation à restructurer les circuits neuronaux dopaminergiques, la thérapie cellulaire, qui consiste à injecter des cellules saines dans le cerveau du patient afin que celles-ci viennent remplacer les cellules malades, en fait quant à elle sa vocation. Si le greffon n’est pas rejeté par le patient, les cellules trouveront alors leur place au sein du réseau neuronal et contribueront à une restauration de celui-ci. Ainsi, la thérapie cellulaire est une thérapie qui répare les circuits touchés par la maladie de Parkinson et qui permet ipso facto de rétablir un fonctionnement normal de ces circuits, réduisant l’intensité des symptômes induits par la dégénérescence.

Promesse n°2 : une nette amélioration de la qualité de vie des patients atteints de Parkinson

L’arrivée des complications motrices, dues notamment à une perte d’efficacité des traitements de première ligne, marque le début de la phase de complications et le besoin d’adapter le traitement du patient. Lorsque l’adaptation des traitements de première ligne ne suffit plus, le passage à un traitement de seconde ligne est de mise. Les traitements de seconde ligne sont alors proposés pour alléger le quotidien, mais restent néanmoins contraignants pour différentes raisons :

  • Les traitements par pompes suggèrent que des appareils externes soient continuellement connectés au corps du patient et requièrent des soins infirmiers réguliers. La mobilité du patient est alors diminuée, et la qualité de vie affectée.
  • La thalomotomie par ultrasons est une technique irréversible qui ne traite que les tremblements relatifs à la maladie de Parkinson. Les autres symptômes – raideur, akinésies, dyskinésies- ne sont donc pas atténués par cette thérapie.
  • Enfin, la Stimulation Cérébrale Profonde, considérée actuellement comme le meilleur traitement de 2nde ligne existant, apporte son lot de complexités. Cette option thérapeutique exige un suivi régulier du patient afin de veiller au matériel non physiologique implanté en lui – les électrodes et le générateur d’impulsions électriques.

De son côté, la thérapie cellulaire permettrait d’améliorer sensiblement la qualité de vie des patients. A l’inverse de la stimulation cérébrale profonde, le matériel implanté est physiologique et ne nécessite pas de suivi particulier, ni de chirurgie supplémentaire afin de changer les batteries des appareils implantés. La thérapie n’implique pas non plus d’équipement extérieur connecté au patient et la mobilité de ce dernier n’est donc pas altérée par un quelconque dispositif. La thérapie repose sur un fonctionnement biologique du cerveau lui-même, promettant au patient de retrouver un niveau significatif de liberté, de mobilité, et donc de qualité de vie.

Promesse n°3 : une diversification de l’arsenal thérapeutique pour la maladie de Parkinson

L’arsenal thérapeutique de seconde ligne actuel est aujourd’hui constitué de 4 traitements aux critères d’éligibilité différents. Ces traitements répondent à des besoins différents et ne ciblent pas les mêmes populations de patients. Ils n’induisent pas non plus les mêmes effets secondaires. Si les traitements par pompes ciblent davantage des personnes âgées dont l’état cognitif ne nécessite pas d’être particulièrement bon, la stimulation cérébrale profonde est, elle, recommandée aux personnes de moins de 70 ans, présentant un état cognitif irréprochable et éligibles à une chirurgie dont les risques infectieux et hémorragiques ne sont pas à négliger.

Parmi ces différents traitements pour la maladie de Parkinson, la thérapie cellulaire ciblerait une population de patients similaire à celle concernée par la stimulation cérébrale profonde. Les résultats des premiers essais cliniques préciseront plus tard le positionnement exact de la thérapie cellulaire au sein de cet arsenal. Quoi qu’il advienne, l’arrivée d’un nouveau traitement en phase avancée permettrait d’enrichir l’offre thérapeutique, autrement dit, d’offrir plus de choix de traitements au patient, de renforcer leur pouvoir de décision et ainsi, d’améliorer leur expérience patient. Ce pouvoir de décision est d’autant plus précieux lorsqu’il s’applique au choix de traitements aussi invasifs et engageants que sont ceux de seconde ligne.

Si la thérapie cellulaire devenait une réalité pour la maladie de Parkinson, elle permettrait de restaurer les circuits neuronaux endommagés par la dégénérescence, d’améliorer la qualité de vie des patients et d’enrichir l’offre thérapeutique actuelle, permettant ainsi aux patients atteints de Parkinson de jouir d’un plus grand pouvoir de décision concernant le choix de leur propre traitement. La thérapie cellulaire semble ouvrir de belles perspectives, mais il convient néanmoins de garder à l’esprit que son déploiement au sein des centres hospitaliers dépendra de la réceptivité des patients et de l’adhésion des professionnels à cette thérapie, de leur expertise et de l’adéquation de leur équipement à la procédure chirurgicale associée. N’hésitez pas à contacter notre équipe pour échanger plus en détails sur le sujet !


A propos de l’auteur, 

Hortense, Consultante au sein de l’équipe Sciences de la Vie d’Alcimed en Suisse

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