Santé des femmes

Développer la recherche médicale pour mieux comprendre, dépister et traiter les besoins médicaux des femmes
Aujourd’hui, 4% seulement des investissements R&D de l’industrie biopharmaceutique sont consacrés aux besoins spécifiques des femmes.
Il s’agit alors d’accélérer :

• La recherche fondamentale pour mieux comprendre la physiologie féminine, les sujets spécifiques aux femmes (ex : troubles liés à la menstruation et à la ménopause) et générer des données sexuées qui permettront d’améliorer la médecine et les soins consacrés aux femmes
• La recherche clinique pour développer de nouveaux traitements, en particulier pour les pathologies actuellement non ou peu couvertes, comme l’endométriose, les troubles hormonaux ou la santé post-reproductive.
  Et pour les pathologies non genrées, veiller simplement à l’équilibre des genres dans les essais cliniques permettrait de faire progresser la prise en compte de la santé des femmes.

Quel éclairage nouveau apporterait une compréhension plus fine de la physiologie féminine et de la médecine genrée ? Quels besoins spécifiques aux femmes mériteraient d’être mieux couverts ? Quels nouveaux traitements et innovations en santé des femmes doivent être développés ?

De nombreux efforts sont à déployer pour faire de la santé des femmes une priorité auprès des acteurs publics et privés, afin de sensibiliser et éduquer le grand public ainsi que former les professionnels de santé pour mieux reconnaître et dépister les sujets spécifiques aux femmes et réduire les retards de dépistage.
Par exemple :

• Il faut aujourd’hui 7 ans en moyenne pour dépister l’endométriose, pourtant reconnue comme la première cause d’infertilité en France entre autres à cause de la banalisation des douleurs, du tabou autour des règles et plus généralement du manque de connaissance et sensibilisation sur cette maladie. Si la France par exemple s’est emparée du sujet avec une stratégie nationale de lutte contre l’endométriose, d’autres pathologies spécifiques aux femmes restent à mettre en lumière (syndrome des ovaires polykystiques, syndrome prémenstruel…).
• Le dépistage et le suivi des facteurs de risque cardiovasculaires chez les femmes sont insuffisants : 42% des femmes ne font jamais d’examen du cœur bien que les maladies cardiovasculaires soient les premières causes de mortalité chez les femmes, et 8 femmes sur 10 ne connaissent pas les signes d’infarctus féminins (différents des symptômes « classiques » définis chez les hommes) qui représentent une urgence vitale.

Quels sujets de santé des femmes sont aujourd’hui mal repérés et diagnostiqués ? Comment réduire l’errance diagnostique ? Quelles actions mettre en place pour déployer le bon niveau d’éducation thérapeutique ?

La prise en charge des femmes doit aujourd’hui tendre vers une prise en charge davantage globale et pluridisciplinaire, avec des professionnels de santé coordonnés : gynécologues, médecins généralistes, sage-femmes, spécialistes en fertilité, instituts et centres spécialisés, …

Le rôle des sage-femmes pourrait par exemple évoluer pour prendre davantage de place dans le parcours des femmes non seulement pour leur suivi de grossesse mais également leur suivi gynécologique, quand on sait par exemple qu’une femme sur deux seulement effectue un suivi gynécologique régulier comme recommandé par les autorités de santé. Par ailleurs, il faut que ces professionnels de santé impliqués dans les parcours de soins soient formés pour prendre en compte les spécificités liées au sexe et au genre (connaître les différences biologiques – par exemple les symptômes – entre femmes et hommes, lutter contre les stéréotypes de genre et les inégalités sociales liées au genre, etc.) et appréhender le parcours émotionnel de leurs patientes.

Quels besoins ne sont pas ou peu adressés dans les parcours de soins des femmes aujourd’hui ? Sur quels aspects les patientes et professionnels de santé pourraient-ils être mieux soutenus ?

Le rapport du WHAM en 2020 estimait à 14 milliards de dollars l’économie générée aux US pour 350 millions investis en recherche pour la santé des femmes, et ce sur 3 maladies : Alzheimer, maladie coronarienne, polyarthrite rhumatoïde). Ce n’est que l’un de nombreux chiffres disponibles qui démontrent que les investissements en recherche pour la santé des femmes bénéficieraient également à la société sur le plan économique !

Illustrons avec les FemTech, ces nouvelles solutions qui ambitionnent de répondre aux besoins spécifiques des femmes en santé. On peut par exemple citer des start-ups disruptives comme Clue pour aider les femmes à suivre leurs cycles de menstruations, Apricity qui est une clinique virtuelle dédiée à la fertilité ou encore Elvie, un dispositif médical connecté de rééducation du périnée. Il s’agit alors pour les acteurs privés et publics d’accompagner et soutenir l’innovation, de développer des partenariats et de contribuer au rayonnement et au développement de ces nouvelles solutions. Des enjeux restent en effet à adresser sur ce marché : tous les segments FemTech n’ont pas la même visibilité et le même financement aujourd’hui avec une attention particulière sur la maternité et la fertilité, et moins sur la ménopause et les règles, qui sont freinés par le tabou existant encore sur ces sujets et le manque de reconnaissance, notamment chez les investisseurs, des besoins à adresser sur ces sujets.

Quelles seront les innovations de demain sur le marché de la FemTech ? Comment les accompagner ?

L’accès à des soins de qualité pour les femmes est aujourd’hui entravé par des problématiques socio-culturelles, telles que :

• Les tabous existant autour de la menstruation, de la ménopause et de la santé sexuelle
• Les stéréotypes de genre, qui pourraient par exemple expliquer le sous-diagnostic des troubles du spectre autistique chez les filles et les femmes à cause des constructions sociales autour de la ‘timidité’ ou ‘l’isolement social’ des filles
• Le renoncement aux soins ou le ‘sacrifice’ des femmes en matière de santé (81% des femmes font passer la santé des autres avant la leur)
• La précarité économique, qui touche davantage les femmes

Comment repérer et adresser les facteurs socio-culturels entravant l’accès aux soins des femmes ? Quel est le rôle à jouer des différents acteurs publics et privés, de santé ou non, sur ces sujets ?