Télémédecine

La définition du soin virtuel et de la télémédecine au sens technique ou réglementaire peut varier selon les acteurs ou les pays concernés. Il est alors difficile mais nécessaire d’en comprendre les déclinaisons pratiques dans chaque contexte, le niveau de preuve attendu par les autorités de santé ou encore les dimensions réglementaires nécessaires à leur approbation.

Quelles sont les pratiques actuelles de télémédecine dans une zone géographique donnée ? Quelles sont les évolutions attendues sur ce marché ? Quelles sont les règlementations en vigueur ?

Comme pour beaucoup de développements digitaux, la pédagogie est un élément clé pour faciliter l’adoption de la télémédecine. Cette pédagogie doit être considérée auprès des deux interlocuteurs clé de la téléconsultation : les médecins doivent être accompagnés, encouragés et formés et les patients doivent être informés de la présence, par exemple de la téléconsultation, dans leur parcours de soin.

Comment travailler avec les communautés de médecins pour favoriser l’utilisation de la télémédecine ? Comment adresser ce changement de culture auprès des personnels médicaux, notamment les médecins les plus âgés, et des patients ? Comment optimiser un parcours de soin grâce aux outils de soins virtuels ?

Lorsque l’on compare les cartographies des déserts médicaux et des déserts numériques, on s’aperçoit bien souvent qu’elles se superposent. Les populations les plus en manque d’accès aux soins sont également les plus démunies en termes de télécommunication. Aussi, les actes les plus exigeants en débit, tels que l’envoi d’images médicales par exemple, peuvent être limités, soit parce que le débit est trop faible, soit parce qu’il est peu fiable (un seul opérateur, des coupures fréquentes…). La télémédecine est ainsi généralement freinée par une couverture réseau défaillante.

Quel rôle les industriels de la santé peuvent-ils jouer pour favoriser la connectivité des déserts médicaux ? Les télécommunications spatiales sont-elles la solution à ce problème de télécommunication terrestre ?

Les actes de télémédecine entrainent l’intervention de plusieurs acteurs (fournisseur de la solution technique, personnels médicaux en ville ou à l’hôpital, assureurs, organismes de santé locaux ou nationaux,…) et nécessite alors bien souvent une coordination ou la mise en place de partenariats entre tous les acteurs sur les modèles de financement et la rétribution de chacun.

Comment aligner professionnels de santé, assureurs, employeurs, cliniques, hôpitaux, pouvoirs publics, fournisseurs de solutions, pour favoriser l’accélération de la télémédecine ? Quel modèle partenarial mettre en place ? Quels business models développer ?

Autre enjeu majeur, la gestion et l’utilisation des données collectées au fil des parcours patients. De nombreuses données des dossiers patients sont collectées par différents acteurs sur les patients et l’évolution de leurs maladies (âge lors du diagnostic, type de dépistage, effets secondaires, progression de la maladie, …) et pourraient permettre des analyses croisées visant à innover globalement et à améliorer les parcours. Aujourd’hui, bien au-delà des débats éthiques, beaucoup de données sont peu exploitées et restent cloisonnées. En France par exemple, des initiatives comme le Health Data Hub, plateforme de centralisation des données de différents organismes, ont vu le jour et ouvrent la porte à de nouveaux projets aux perspectives variées : recherche fondamentale, développement de médicaments, surveillance de leurs utilisations en vie réelle, et optimisation des parcours de soins (prévention, prise en charge hospitalière et suivi du patient).

Quel est le cadre réglementaire en vigueur ? Quelles données peuvent être récoltées et partagées entre acteurs impliqués au fil d’un parcours de soins ? Comment récolter et valoriser ces données pour améliorer les pratiques ?