Cosmétique

Le marché des cosmétiques en poudre, entre opportunités et défis

Publié le 13 juin 2023 Lecture 25 min

A la croisée des cosmétiques liquides, solides et du « Do It Yourself », un nouveau format émerge : les cosmétiques en poudre. Portés par les attentes grandissantes de durabilité des produits de beauté et d’hygiène (soins du visage, masques pour cheveux, shampoings, soins du corps, etc.), les consommateurs se tournent de plus en plus vers des alternatives aux galéniques classiques. Après le boom des shampoings solides en 2020, les galéniques solides arrivent sur le marché avec de larges gammes s’étendant de l’hygiène au soin, avec des pains solides mais aussi des formats plus innovants comme les poudres libres ou les monodoses. Parmi celles-ci, une nouvelle galénique fait surface avec une utilisation innovante et ludique : les cosmétiques à reconstituer. Alcimed vous accompagne dans la compréhension de ce nouveau format.

Qu’est-ce que des cosmétiques en poudre ?

Ces nouveaux formats se présentent sous forme de recharges de poudres libres ou compactées (en tablettes ou pastilles) et sont à réhydrater dans un contenant afin de reconstituer un liquide, une solution ou émulsion (soins du visage, masques pour cheveux, shampoings, soins du corps, etc.). Si ce format est nouveau en cosmétique, il est déjà utilisé dans l’agroalimentaire avec par exemple le lait en poudre et dans les produits l’entretien avec par exemple les nettoyants de Pure Pills.

Quelle est la valeur ajoutée des cosmétiques en poudre pour le consommateur ?

Au croisement des produits de beauté classiques, solides et du DIY, la poudre à reconstituer répond aux attentes des consommateurs en termes d’expérience sensorielle et de durabilité tout en gardant une qualité microbiologique.

Face au format solide, le format poudre permet de conserver une expérience sensorielle classique tout en gardant un format d’achat solide.

De plus, contrairement au format classique, il permet de réduire l’empreinte carbone lors du transport, de faciliter la mise en place de système de recharge et de limiter l’utilisation de packaging plastique à usage unique.

Enfin dans la lignée des formats DIY, le format poudre à reconstituer offre au consommateur une expérience ludique de création d’un produit cosmétique, en simplifiant le processus de reconstitution et en limitant au maximum les problèmes de dosage et microbiologique.


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Un marché naissant qui reste confidentiel

En 2020, les produits lancés se concentrent sur des applications d’hygiène avec l’arrivée un gel douche à reconstituer de la marque 900.care, des shampoings avec de la marque BTCPTP-Step One ou des dentifrices avec Ju. En 2022, les premiers produits de soin apparaissent notamment avec la marque Mono Skincare qui lance 14 références de cosmétiques de luxe à reconstituer à partir de pastilles, allant du démaquillant à la crème de jour, et plus récemment l’eau micellaire à reconstituer de 900.care.

Aujourd’hui bien que l’intérêt des consommateurs grandisse, ces formats restent sur un marché confidentiel, portés par des marques émergeantes et de niche. Les fabricants proposent des innovations sur ce format, par exemple, la gamme de produits de soin et d’hygiène sous forme de tablette d’Aircos, filière experte des poudres d’Anjac ou encore un produit de rasage et un gel douche à reconstituer à partir d’une tablette proposée par Fareva.

Des défis techniques associés à la fabrication et la reconstitution des cosmétiques en poudre

Un savoir-faire nécessaire pour la production des cosmétiques en poudre

Bien que ce format soit intéressant, il n’est pas sans défi technique lors de son processus de fabrication. En effet, la manipulation de poudre est un terrain technologique complexe, nouveau pour les façonniers de produits classiques et comprenant des défis de stabilité et qualité. Parmi ces défis, on retrouve la compression au format tablette qui demande un savoir-faire de la part des fabricants afin d’obtenir un comprimé stable ou encore une stabilité à l’humidité du produit tout en pouvant le reconstituer dans un temps raisonnable. Au-delà de ces problématiques, la sécurité des manipulateurs est également un volet indispensable à prendre en compte lors de la production et du conditionnement de ce format.

Maintenir la qualité microbiologique lors de la reconstitution des cosmétiques en poudre

Par ailleurs, des défis techniques liés à la variabilité de la qualité de l’eau côté consommateur sont à prendre. En effet, l’eau utilisée chez les fabricants est filtrée pour assurer la qualité microbiologique finale du produit. Cependant, l’eau utilisée par le consommateur pour reconstituer son produit n’est pas filtrée (eau du robinet) et peut poser des problèmes microbiologiques ou de conservation du produit. Les fabricants doivent ainsi pouvoir trouver le juste équilibre afin proposer un format ayant une stabilité et une reconstitution optimale.

Avec ces défis techniques complexes et le marché restant de niche, le format des cosmétiques à reconstituer laisse un large champ à l’innovation tant par rapport aux formulations que côté galénique. Un exemple provient du salon In-Cosmetics 2022, dans lequel la société Azelis présentait une crème à reconstituer à partir de « gummies ». Vers quelles autres innovations les formats à reconstituer mèneront l’industrie des cosmétiques dans les années à venir ? Alcimed est là pour vous aider dans vos projets liés aux cosmétiques de demain. N’hésitez pas à contacter notre équipe !


A propos de l’auteur, 

Angèle, Consultante au sein de l’équipe Cosmétique & Luxe d’Alcimed en France

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