Défis et opportunités des boissons fonctionnelles

Opportunités à saisir dans le secteur des boissons fonctionnelles

Un intérêt consommateur croissant

Les consommateurs accordent de plus en plus d’importance à leur santé, reconnaissant le rôle clé de la nutrition dans le maintien du bien-être. Cela stimule la demande pour les boissons fonctionnelles, qui offrent des bienfaits ciblés, notamment dans les domaines suivants:

• Santé intestinale & immunité
• Bien-être mental & gestion du stress
• Énergie & performance cognitive

Cette tendance est particulièrement marquée chez les générations Z et Millennials, qui recherchent des solutions pour réduire le stress, favoriser la relaxation et améliorer la concentration, tandis que les générations plus âgées privilégient des bienfaits liés à la santé digestive et au vieillissement en bonne santé.

Un autre moteur de croissance réside dans la tendance no/low alcohol : les boissons fonctionnelles peuvent offrir une alternative aux occasions de consommation traditionnelles de l’alcool, en apportant des bénéfices de substitution tels que détente, convivialité ou relaxation, sans les effets négatifs associés4. Par exemple, Constellation Brands (propriétaire de Modelo et Corona) a récemment investi dans Hiyo, une boisson fonctionnelle prête à boire positionnée comme un tonic social offrant détente et bien-être—sans alcool.

De nouveaux ingrédients à explorer

Les ingrédients utilisés dans les boissons fonctionnelles évoluent, portés par la demande des consommateurs pour de nouveaux bénéfices santé. Certains ingrédients sont désormais des incontournables des formulations, tandis que d’autres émergent, façonnant ainsi l’avenir du secteur.

Les ingrédients fonctionnels les plus populaires actuellement se concentrent sur l’immunité, la santé intestinale, la gestion du stress et la performance cognitive :

• Vitamines & minéraux (ex. : vitamine C, zinc, magnésium) : essentiels dans de nombreuses formulations, soutenant l’immunité, l’énergie et le bien-être général.
• Protéines végétales : déjà présentes depuis plusieurs années, elles connaissent un essor dans les boissons fonctionnelles, notamment pour la récupération musculaire.

Alors que le marché évolue, une nouvelle génération d’ingrédients fonctionnels pourrait gagner en importance3 :

• Probiotiques & prébiotiques : déjà bien implantés dans d’autres catégories pour la santé digestive, ils gagnent du terrain dans les boissons, comme en témoignent les récents lancements tels que Simply Pop de Coca-Cola.
• Extraits botaniques : une catégorie en pleine expansion qui inclut:
  • Adaptogènes (ex. : ashwagandha), largement utilisés pour la réduction du stress.
  • Nootropiques (ex. : L-théanine), populaires pour la concentration et la performance cognitive.
  • Champignons fonctionnels (ex. : Lion’s Mane, Reishi), intégrés pour leurs bienfaits sur l’immunité, la santé mentale et la performance cognitive.
  • Régulateurs de neurotransmetteurs (ex. : GABA, 5-HTP), qui soutiennent l’équilibre de l’humeur, la relaxation et un sommeil de meilleure qualité en influençant la production de sérotonine et de mélatonine.

Défis des boissons fonctionnelles : allier fonctionnalité, goût, clean label et conformité réglementaire

Le défi technique : allier fonctionnalité, goût et clean label

Le succès des boissons fonctionnelles repose sur un équilibre délicat entre fonctionnalité, plaisir gustatif et naturalité.

Le goût reste le premier critère d’achat des consommateurs. Une boisson fonctionnelle, aussi bénéfique soit-elle, ne convaincra pas si elle n’est pas agréable à boire. Or, créer des saveurs attractives est un défi majeur.

En effet, les ingrédients fonctionnels peuvent altérer le goût. Vitamines, minéraux ou extraits botaniques apportent souvent une amertume ou des notes terreuses. Pour y remédier, les marques jouent sur des associations avec des arômes complémentaires comme les agrumes ou les fruits rouges. L’enjeu est de trouver un équilibre : trop d’additifs et le produit semble artificiel, trop peu et les saveurs désagréables dominent.

La stabilité des saveurs dans le temps est tout aussi critique. L’exposition à la lumière, à l’air ou aux variations de température peuvent altérer le goût. Le choix des emballages et des procédés de conservation sont donc stratégiques pour garantir une expérience sensorielle homogène.

Par ailleurs, les attentes de clean label viennent complexifier l’équation. Les arômes naturels sont souvent moins intenses et plus variables que leurs équivalents synthétiques, rendant leur intégration complexe. Des marques comme Spindrift misent sur cette transparence en privilégiant des recettes minimalistes. À cela s’ajoute l’empreinte environnementale des ingrédients fonctionnels. Des ingrédients importés depuis l’autre bout du monde peuvent être perçus négativement par des consommateurs davantage sensibilisés à l’impact carbone.

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Un cadre réglementaire restrictif

La réglementation représente un frein majeur à l’introduction de nouveaux ingrédients dans les boissons fonctionnelles, notamment en Europe, où les exigences sont particulièrement strictes. Le principal obstacle réside dans le statut « novel food« , qui impose aux fabricants de prouver l’innocuité de certains ingrédients via des études coûteuses et longues, limitant ainsi l’introduction de nouveaux actifs sur le marché.

À l’inverse, aux États-Unis, de nombreux ingrédients bénéficient du statut GRAS (Generally Recognized As Safe), ce qui facilite leur mise sur le marché. Cela offre aux marques une marge de manœuvre plus large, mais qui reste encadrée : les allégations santé doivent s’appuyer sur un minimum de preuves et varient selon les canaux (packaging vs communication digitale). Par ailleurs, la liberté des allégations est souvent plus marquée chez les startups que chez les grands groupes, quel que soit le pays.

Les boissons fonctionnelles sont en plein essor, portées par des consommateurs en quête de bien-être et d’ingrédients bénéfiques pour leur santé. Si l’innovation ouvre de nouvelles opportunités, elle se heurte à des défis techniques et réglementaires qui freinent l’introduction de nouveaux ingrédients, notamment en Europe. Pour s’imposer sur ce marché compétitif, les acteurs doivent également répondre aux attentes croissantes en matière de clean label, d’empreinte carbone, de plaisir gustatif et de preuves scientifiques.

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À propos de l’auteur,

Antoine, Consultant au sein de l’équipe Agroalimentaire d’Alcimed en France.